Bancha Hojicha
Certains
thés peuvent être trompeurs en cachant sous leurs allures de fines feuilles
délicates un caractère corsé des plus déstabilisants pour qui s’attend à une
douceur florale. Le Bancha Hojicha ne
cache rien, il dévoile tout dès qu’il s’offre au regard. Copeaux de bois,
brindilles, feuilles couleur de bronze, il présente sans complexe sa nature
boisée et torréfiée. Pour peu que l’on ait un peu d’imagination, il serait
facile d’imaginer qu’il s’agit du corps d’un cigare éventré
Les
feuilles dégagent une odeur boisée très prononcée, mais lorsque l’on se
rapproche un peu plus du thé en train d’infuser, c’est un caractère
empyreumatique qui domine très largement. L’odeur rappelle les amandes grillées
et le bois sec. La liqueur est d’un brun foncé qu’il est aisé de mettre en
correspondance avec les odeurs dégagées.
Une fois en bouche, c’est une liqueur coulante
et lisse presque aqueuse qui transporte
des arômes sylvestres (herbe coupée et bois sec ) et pyrogénés (pain, amande et
pignon de pain grillés ) qui rompent la timidité de la texture. Le tout est adouci
par un léger goût sucré. Difficile de ne pas se représenter la période de
fenaison où l’air est saturé des vapeurs de l’herbe séchant au soleil. Sans aucune astringence, la liqueur persiste
quelques secondes avant de laisser un « aftertaste » de pain grillé des plus agréables.
Bien qu’ il ne soit pas vraiment un thé aux saveurs complexes, le Bancha Hojicha offre une valeur gustative des plus appréciables grâce à son caractère torréfié qui donne du caractère sans jamais tomber dans l’âcreté. Il est parfait pour accompagner un repas comme le font les japonais avec leur sushi. Sans doute est-il concevable de le déguster avec une truite aux amandes qui devrait s’accorder à merveille avec l’empyreume du thé. Il peut également convenir comme thé pour le soir au même titre qu’un thé fumé Lapsong Souchong puisque sa faible teneur en théine ne risque pas de priver de sommeil les adorateurs de thé
"Kaieros"
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