Ainsi, Dior Homme Intense sera le premier parfum à passer de
mes sens aux mots; rude tâche que
celle-ci pour le néophyte que je suis.
Je l’ai découvert dans une parfumerie Marionnaud, posé
fièrement au sommet d’une étagère en verre comme un trophée. A première vue, le flacon me fit penser à "Azzaro pour Homme" : bouteille en verre rectangulaire, capuchon noir et tout
aussi géométrique que le reste de son
corps, laissant deviner le vaporisateur à travers le plastique. Au centre du
flacon, comme isolé dans une bulle d’air prise dans du verre, le parfum demeure
figé. D’une couleur dorée avec des nuances de vert, il me rappelle le bois
humide et fibreux d’une branche de hêtre.
Honnêtement, si je ne l’avais eu d’inscrit sur ma liste « a
sentir », ce parfum ne m’aurait guère attiré, mais je lui reconnais néanmoins
une certaine classe, sans doute due à son élégance, sa sobriété, ce désintérêt
pour le superflu, le chichi, l’enflure, son
allure masculine, large, géométrique, qui donne l’impression d’être posé, impassible
et se suffisant à lui même. Classique
mais pas vieillot, sobre et non fade, élégant sans superflu.
Je le prends ; le bougre se fait sentir lorsqu’je le
prends en main, ses angles piquent la paume ses arêtes me rappellent qu’il est
bien là ; l’ergonomie n’est pas son fort. Un spray sur les poignées, dans
le creux du cou et sur ma chemise. L’effet
est immédiat, je ne m’y attendais pas, moi qui avais en tête le viril et
imposant Azzaro pour Homme de mon père. C’est très frais,
un peu comme une giclée d’eau citronnée, mais pas n’importe quelle eau !
une eau sucrée, suave, coulante (normale pour de l’eau me direz-vous !),
gourmande avec une nuance que je peine à reconnaître. Mon nez manque d’éducation,
mais je perçois une note de lavande,
très discrète; c’est étrange à dire mais je l’ai reconnu plus pour la
sensation qu’ elle provoqua dans mon nez que par l’odeur.
Au bout de quelques minutes, c’est l’iris qui prend le
relais. Puissante mais en aucune façon étourdissante ou entêtante, l’iris est
vif mais fin, enrobé par du cacao qui apporte un caractère poudré et fondant à l'ensemble. L'iris apporte du caractère et en même temps de la douceur
sans doute pour cibler cette nouvelle masculinité romantique et délicate, à l’opposée d’une virilité explosive, qui sent la sueur et le cuir tanné. Pour ce rôle d’homme délicat
et raffiné, Jud Law est parfait. Je pensais que le parfum allait s’estomper
mais en marchant sous la chaleur du soleil , il est reparti de plus bel.
Quelques heures plus tard, il s’est apaisé mais demeure
présent à travers des notes boisées de
cèdre et de vétiver. Il est plus posé, plus apaisé mais garde de l’énergie à
travers ces boisés verts.
Une dernière touche de féminité avec le patchouli et la vanille qui s’accordent
merveilleusement mais ne provoque pas une sensation d'écoeurement comme son grand frère, Dior Homme, où les touches gourmandes donnaient l'impression d'avoir le nez au dessus d'une pâtisserie.
Superbe parfum, assez culotté pour oser un masculin boisé poudré autour d'un iris, mélange de force, de douceur caressante, de caractère vif et aigu, et de sensualité chaleureuse et réconfortante.
"Kaieros"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire