LABEL IMPERIAL
Il
suffit ! Voilà deux semaines que je n’ai pas pris la plume, trop concentré
sur la douleur de mes gencives allégées des dents de sagesse pour écrire quoi
que ce soit. Je savais qu’une absence est toujours douloureuse, mais à ce point !
Heureusement,
pour apporter un peu de douceur à tout ceci, j’ai commencé à travailler au
salon de thé de Montpellier « Si le thé m’était conté », et comme
vous devez-vous en douter, je suis aux anges : 400 références, 15 maisons de thés et des
vendeurs très qualifiés et fins connaisseurs autant du thé en lui-même que de l’histoire
des producteurs, des techniques de
récoltes etc. Etant néophyte, je me dois
de connaître ces 400 références ; je dois me plier au dur supplice de la
dégustation ( oui je suis d’accord, il faut me plaindre^^). Force est d’admettre
que l’éventail de choix est si large qu’il m’est difficile d’orienter mes
dégustations, mais comme le disait Pindare
dans ses Pythiques « n’aspire
pas à la vie éternelle, mais épuise le champ du possible. » ; je vais
donc m’employer dès maintenant à cette exploration. Attendez-vous à avoir un rapport
régulier de mes dégustations, découvertes et autres plaisirs qui m’attendent.
Première
dégustation au salon :
Label Impérial de Kusmi Tea. Voici un thé dont le bouquet épicé
et hespéridée m’a tellement frappé lors du retrait du couvercle que j’en ai redouté
la dégustation.
Le thé
vert sencha est composé de tiges et de feuilles coupées couleur laurier,
le tout accompagné d’écorces d’orange, de fragments de cannelle et de baies d’argousier.
Distinguer les différents éléments n’est pas chose facile puisque l’ensemble
varie uniquement dans des nuances de vert allant du vert pistache le plus
gourmand au vert pâle des tiges (la photo est issue d'une autre dégustation, elle ne rend pas vraiment ces nuances de vert).
Le
bouquet est franc, les épices (réglisse, cannelle) dominent mais une note d’agrume
vient ajouter un peu d’acidité (citron), de pétillant à ce bouquet déjà assez
fort. Une fois infusée, la liqueur prend
des teintes d’un jaune claire couleur paille et dégage toujours les notes d’épices
auxquelles s’est ajoutée la réglisse, plus franche. Ca n’est qu’une fois en
bouche que cette dernière prend toute son ampleur. Le liquide est aiguë, d’une
légère astringence, mais très vite équilibrée par le caractère sucré de la cannelle
à quoi s’ajoute la note d’agrume (écorce d’orange et citron) bien marquée. On
finit sur la réglisse, certes présente depuis le départ mais qui ne prend vraiment
son ampleur qu’en note de queue. La deuxième infusion fait littéralement
exploser celle-ci , faisant passer le reste au second plan. Le temps d’infusion
et la quantité d’eau sont importants : 3 minutes avec 0,30L et vous aurez
une liqueur uniquement au goût de la réglisse. Dans la théière, le thé a pris
des teintes de vert sombre dont l’uniformité est cassée par l’orange vif de l’écorce.
On comprend dès lors pourquoi ce thé tonique et vivifiant
par son caractère épicé et héspéridé est consommé depuis le XIIe en Russie pour
lutter contre les hivers rigoureux. On se prend soudain à imaginer quelle hâte
les Russes devaient éprouver à l’idée de le savourer en bouche tandis que la
neige piquait leurs joues meurtries. Spassiva
boitcholle !
L’ennemi, lui, ne
devaient pas manquer de thé !
1 commentaire:
Un thé qui a ma foi du goût à revendre! (on dirait presque une friandise en lisant certaines lignes)
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